Le temps n’est-il pas venu de faire un Rappel à la loi à nos cadres administratifs ?
Par mlabour • 14 juin, 2013 • Catégorie: Infos UVHC •Merci « Sud Éducation » pour votre courrier du 10 juin en réponse au compte rendu du « Séminaire de réflexion des cadres – journée du 5 mars 2013, DGS 21.03.2013 »: synthèse DGS séminaire primes 5 mars 2013 dans un contexte où l’UVHC ose discuter l’accord des primes aux personnels administratifs, sans que les cadres administratifs soient juges et parties.
Ayant montré le compte rendu du séminaire de réflexion des cadres administratifs à des collègues administratifs et à d’autres collègues enseignants, je n’ai pu que constater des réactions d’indignation, voire d’hilarité désabusée.
Trop, c’est trop. Même pour moi, enseignant-chercheur paillasson de base.
Pour ce que cela vaut, et je suis sans illusion, je souhaite réagir au compte rendu censé représenter les propos tenus par les cadres administratifs, lors de leur séminaire.
En effet, il est désolant de constater que l’intérêt collectif se définit à l’aune d’intérêts corporatistes de blockhaus. Désolant certes, mais rien de nouveau, si ce n’est que maintenant c’est écrit avec toute la provocation gratuite venant des seigneurs de l’université certains de leurs pouvoirs absolus.
Que faut-il faire afin que ces personnes comprennent que nous n’exerçons notre activité professionnelle, ni à la Préfecture, ni au 19e siècle mais dans une université, au 21e siècle ?
Sont-ils au courant qu’au Québec on ne dit plus “personnel administratif” mais “personnel de soutien” ? Le personnel administratif est en soutien (=en appui) des étudiants, des enseignants et des chercheurs, non l’inverse. Oui, oui, c’est vrai. Cela est pratique courante dans le monde moderne à l’extérieur de l’UVHC depuis au moins 30 ans. Mais, là cela demande un effort d’explorer le monde en dehors de son blockhaus.
Cela me conduit à poser des petites questions de lèse-majesté, sans se cacher derrière l’anonymat d’un « séminaire de réflexion » pour dire ce qu’il faut dire.
- Est-ce que le séminaire des cadres a été réalisé sur le temps de service des agents ? Je suppose que non, parce que je suis certain que nous avons à faire à des cadres administratifs hautement responsables, même quand il s’agit de leurs propres pratiques. On est professionnel ou on ne l’est pas.
- Qui a payé les plateaux repas ? J’imagine que ce sont les agents eux-mêmes bien entendu ; hors de question que l’UVHC subventionne des groupes de pression. Une fois encore, nous avons à faire à des fonctionnaires responsables. Mais il faut quand même une transparence afin d’éviter toute ambiguïté, même pour ceux à la stratosphère du pouvoir.
- Cependant, si le séminaire a été réalisé pendant le temps de service, il faudrait un texte pour le justifier, n’est-ce pas ? En cela je fais confiance à nos cadres administratifs qui ont su trouver le temps de faire un séminaire à leur convenance, de maintenant trouver également le temps de sortir des textes à interpréter à leur guise. Il faut bien qu’ils s’occupent à des choses vitales pour l’intérêt collectif de notre université.
Si un tel texte existe, il faudrait donc généraliser la pratique. Pourquoi ne pas convoquer en séminaire les autres corps administratifs (de soutien)? Sans doute l’incapacité de mobiliser Héraclite, Platon et Aristote pour éclairer la question de la justice et du changement en s’appuyant sur les arguments plus récents, en tout cas pour nos cadres administratifs (de soutien), de Hobbes, Locke et Spinoza ne mérite pas que les non-cadres administratifs expriment un point de vue de non-érudit.
Si le texte n’existe pas – justifiant aux fonctionnaires de l’état d’être payés pour assister aux séminaires ayant comme but de promouvoir leurs intérêts – les cadres administratifs ne se mettent-ils pas hors la loi ? Si c’est le cas des mesures disciplinaires ne s’imposent-elles pas ? Ou au moins un rappel à la loi ?
4. En somme, ce que souligne le séminaire, n’est ce pas l’urgence pour l’UVHC de mettre en place un système d’assurance qualité concernant les cadres administratifs (de soutien)? Tout le monde le sait que sans cela l’UVHC ne pourrait jamais, au grand jamais, avancer au 21ème siècle.
Mais bon, dans l’absence de réactions affirmées de la part des collègues (enseignants, chercheurs, biatss,…) paillassons complices, comme moi, restons, donc, dans le consensuel des bonnes manières du « chacun pour soi » pendant que le bateau coule.
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mlabour
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Bravo pour cet article. Le sentiment de beaucoup est ici exprimé.
On peut être frustré, amer, meurtri de ces dérives mais il n’y a pas de cohésions ou de tentative de cohésions ( voire de lobby) des autres collègues.
Comme dit dans le dernier paragraphe, je suis également un ‘paillasson complice’…